J’ai rencontré Fabienne Kane en juillet 2017, à Lyon. Je la connaissais déjà de loin, via Facebook, mais lors de ces quelques journées lyonnaises, l’évidence m’est apparue : on avait vraiment des atomes crochus elle et moi ! Depuis, nous avons gardé des liens et puis, en janvier 2018, je lui ai commandé un tarot de naissance, toujours dans le cadre de ma curiosité légendaire et de ce besoin croissant que j’ai de comprendre qui je suis vraiment.

Logiquement, j’ai eu envie de l’interviewer sur ce blog pour que vous la découvriez à votre tour. Alors c’est parti !

Bonjour Fabienne. Merci d’avoir accepté cette interview pour le blog ! Tu peux te présenter ?

Eh bien je m’appelle Fabienne Kane et je vis en Suisse. Depuis 2012, je suis à mon compte dans le domaine de l’accompagnement aux autres. Avant cette date, j’ai beaucoup galéré au niveau émotionnel, je n’étais pas très bien dans ma peau… Puis un jour, j’ai découvert un outil qui a transformé ma vie. Il a donc fallu que je partage, que j’en parle. Et puis peu à peu, j’en ai fait mon métier. Cet outil, c’était l’ennéagramme.

Et tu faisais quoi, avant ?

Au départ, j’étais chanteuse de bal ; je le suis toujours d’ailleurs. J’ai également tenu deux restaurants, j’ai été agent immobilier aussi. Ensuite, je suis partie à Genève comme fonctionnaire. J’y ai été assistante de direction pendant dix ans. C’est à cette époque que j’ai connu l’ennéagramme.

Parle-nous de l’ennéagramme, justement. Qu’est-ce que c’est exactement ?

L’ennéagramme est un outil de connaissance de soi. Pendant des années, je ne comprenais pas comment je fonctionnais, je me trouvais nulle, je me disais que les autres étaient mieux que moi, j’étais tout le temps en train de me comparer. Je tournais en rond, je revivais des situations… C’était vraiment pénible. La découverte de l’ennéagramme a été une révélation. C’est comme si tout ce que j’avais vécu jusque-là s’expliquait. Ça donnait un sens à tout ça. Et puis ça m’a permis d’accueillir. Parce qu’auparavant, j’avais l’impression d’être tout le temps en lutte contre moi. Là, j’ai arrêté de lutter. J’ai compris que j’avais un type de fonctionnement et que je n’étais pas la seule dans ce cas. Ça m’a enthousiasmée ! Je ne dis pas que je ne lutte plus, mais ça m’arrive de moins en moins… c’est plus fluide.

Tu sais comment tu fonctionnes, donc c’est plus facile.

Voilà. Et puis lors du premier atelier auquel j’ai participé, j’ai rencontré une personne qui m’a parlé du thème de naissance, donc j’ai rencontré les deux outils en même temps. Ils sont très complémentaires parce que l’ennéagramme parle de soi, mais aussi des autres, tandis que le thème parle de la date de naissance. Cela donne des indications complémentaires.

Il me semble que tu as quelques facultés médiumniques toi aussi ? Est-ce venu en même temps que cette nouvelle activité ? Comment cela s’est-il développé chez toi ?

Je ne sais pas, la médiumnité, c’est large ! Je parle beaucoup d’intuition. Depuis toujours j’ai beaucoup de ressentis, d’intuitions. Mais c’est vrai qu’en développant ces outils – l’énnéagramme, le thème de naissance -, je me laisse inspirer quand je fais un thème, et puis il y a des choses qui viennent. Mais je ne sais pas d’où ça vient, donc est-ce de la médiumnité ?

Ça y ressemble (sourire) !

Oui, ça y ressemble. Du coup, il y a tellement de façons d’être médium… Au début, quand j’ai commencé le tarot de naissance, j’ai suivi des cours pendant cinq ans, quelques week-ends par-ci par-là. Au début, je préparais les thèmes à l’avance, j’écrivais tout. Et puis, bien souvent, quand le consultant arrivait, ça ne correspondait pas vraiment parce que c’était issu du mental finalement. Maintenant, je ne prépare plus rien, je me laisse inspirer… Donc il y a des choses qui viennent, mais ça ne passe même plus par le mental, c’est automatique.

Ce que j’aime bien chez toi, c’est que tu ne vois pas la médiumnité comme un but à atteindre absolument. Tu vois plus large, dans la spiritualité en général, et ça, c’est une approche qui me parle aussi, parce que c’est la mienne. Quand on vit juste la médiumnité, je trouve qu’il y a un problème déjà dans le lâcher-prise, et puis c’est tellement plus vaste…

Par rapport à ma vision et à ce que j’expérimente, je ressens vraiment qu’on est tous reliés. Et puis chacun a une technique. On met des mots sur des trucs, mais finalement ce n’est pas tellement important. Enfin moi, j’ai de moins en moins envie de mettre des mots sur certaines choses, juste de les vivre sans mettre d’étiquettes. Je trouve qu’on a vraiment tendance à cataloguer ; et justement dans ce domaine-là, c’est parfois encore pire ! Je le sais parce que je l’ai expérimenté. Il y a une période où j’étais thérapeute et où je me suis mis une pression de folie ! Je me demandais en quoi ça consistait exactement d’être thérapeute et comment je devais être. Et puis des croyances, des idées…  Ce n’était pas ce que j’avais envie de vivre. Maintenant, j’ai envie d’être en joie. Plus je suis connectée à moi, à mon âme, plus je SUIS ! Je ne sais pas si ça répond à ta question ?

Si, si ! Tu es à ton écoute. Pour moi, c’est ça la spiritualité, c’est écouter sa voix.

Écouter le plus possible. Je ne dis pas que c’est facile dans certains domaines, ce n’est pas forcément le cas, mais oui, je fais au mieux. Et puis c’est vrai que ces outils m’ont apporté plus de légèreté. On peut estimer que ce sont des croyances, mais quand on voit que ça fonctionne, ça montre dans quelle boîte on s’est enfermé. Et moi, ce que je veux, c’est sortir de la boîte ! On est tous reliés, mais on est tous unique. Avec l’ennéagramme, c’est comme si j’arrivais à amener mes consultants à trouver ce qui les rend différents, uniques. Et je leur permets d’oser ! C’est ce qui me porte.

Avant, j’étais beaucoup en lutte, donc je n’étais pas en accord avec moi-même. Et puis plus je suis en paix, plus ça participe à l’extérieur. Tout est complémentaire, c’est pour cette raison qu’il est absurde de cataloguer les choses. Et puis chaque chose correspond à chaque personne aussi.

Tu utilises vraiment l’ennéagramme et le tarot dans ta vie de tous les jours ?

Oui. Quand je vis quelque chose, je peux toujours faire des liens avec ce qu’il y a dans mon thème. Après, c’est intégré en moi. L’ennéagramme n’est pas un outil qu’on doit apprendre par cœur, d’ailleurs ce n’est même pas un outil, c’est une autre façon de se voir, de voir la vie. Donc une fois que tu l’as en toi, forcément tu l’utilises tous les jours, puisque c’est une autre perception finalement. Et c’est ça qui est génial !

Peux-tu nous expliquer comment fonctionne le tarot de naissance ?

J’aime bien commencer par dire que je ne suis ni Madame Irma ni Madame Soleil ! Parce que souvent, quand les gens voient un tarot, ils pensent prédiction. Mais ce n’est pas de cette façon que je l’utilise. C’est un outil de connaissance de soi. Pour le thème de naissance, on utilise les cartes du tarot afin d’établir un thème, il y a donc forcément des liens avec l’astrologie.

On utilise 13 cartes, choisies en fonction de calculs par rapport à la date de naissance. Chacune de ces cartes représente une facette de la personne. Certaines sont liées à notre enfance, parce que tout ce qu’on vit adulte est relié à ce qu’on a vécu enfant. Je ne cherche pas du tout à aller remuer le passé, ça ne m’intéresse plus, mais juste à comprendre. On n’a donc pas besoin d’être précis par rapport à ce qu’il y a eu, mais parfois, ça nous donne vraiment des indications, des choses à dépasser. On obtient des clés pour mieux comprendre. Et ça c’est bien, parce que souvent, on n’est pas tellement conscient de nos ressources. J’appelle ça mes séances « déclic » parce qu’on fait deux séances de 2 heures…

Et ça provoque un déclic intérieur.

Voilà. Je pense que c’est aussi beaucoup lié à l’aurathérapie, un soin énergétique que je couple avec le tarot de naissance, parce que les résultats sont encore plus forts. La première partie de la  séance est consacrée au thème, puis suit le soin énergétique, qui permet d’intégrer les informations. Rebelote pour la deuxième séance, on suit le même processus. Ainsi, entre les deux séances, on a le temps de s’observer et on peut reposer des questions par rapport au thème, parce qu’on n’aura pas fini. Du coup, on va encore plus profondément, et c’est juste génial, parce que parfois, rien qu’entre la première et deuxième séance, il se passe beaucoup de choses, je n’en reviens pas moi-même parfois !

Et avec l’aurathérapie, tu vois l’aura des gens ?

Je la ressens. La personne est couchée sur la table, ou à distance, c’est pareil. Je passe ma main sur le corps ou bien sur le pyjama que j’ai posé sur ma table, et je ressens les trous, les fuites. Et je répare. Avant, je captais beaucoup de messages, maintenant j’en reçois moins, justement parce que je pense que plus on alimente le mental des gens, plus ça tourne. Or ce qui compte, c’est le résultat. Du coup, après la séance d’aurathérapie, on ne parle presque plus ! Je ne dis même pas ce que j’ai ressenti, parce que ça referme au niveau mental. Par la suite, je peux faire un compte-rendu plus tard, ou bien la séance d’après on peut en parler.

Revenons à l’ennéagramme. J’ai testé un peu, mais pas assez longtemps hélas, l’été dernier. J’ai trouvé ça complètement dingue !

À la base, je suis quelqu’un qui aime comprendre, je suis très dans le mental, très cartésienne. Quand j’ai découvert l’ennéagramme, ça m’a vraiment fait un effet incroyable ! L’énnéagramme est un outil très ancien. La figure date de Pythagore, soit 450 ans avant Jésus-Christ. On ne sait pas comment c’était utilisé à l’époque, mais dans ma pratique, cette figure est là pour caractériser l’existence de neuf types de personnalités. Dans toute l’humanité, il y a neuf fonctionnements principaux. J’ai vraiment pu expérimenter que c’était assez précis, et que ça collait.

Au cours de mes stages, je décris d’ailleurs tous les fonctionnements : peurs, mécanismes de défense, péchés, défauts…  L’ennéagramme est enseigné dans les universités aux États-Unis, ou ici, en Suisse. C’est également beaucoup utilisé en coaching, mais dans ce cadre-là, ça catalogue les gens, ça les enferme. Alors que mon but n’est vraiment pas de cataloguer, mais d’ouvrir au contraire. L’ennéagramme aide à voir dans quelle boîte on s’est enfermé, mais donne aussi les clés pour en sortir. Nous avons tous toutes ces facettes en nous, ces neuf types, même si certaines facettes sont plus présentes que d’autres.

Aussi bien le thème de naissance que l’ennéagramme sont des outils qui vont en profondeur. J’étais la spécialiste pour survoler tout ; dès que je sentais que j’allais pouvoir trouver et qu’il fallait faire des efforts, ça me faisait peur et j’arrêtais. L’ennéagramme permet vraiment d’aller au fond. Et ce que j’observe, c’est que ça fait peur parfois. Mais il n’y a pas à avoir peur, parce qu’au fond, ce n’est que de l’amour, que de la lumière.

Oui, c’est ce que j’allais dire, c’est de la lumière.

Mais parfois, c’est difficile. Par exemple, quand j’ai fait mon premier stage, je pleurais, parce que je me voyais dans tous les défauts : je ne suis pas organisée, je n’avais pas de mémoire, je suis lente, enfin bref, il y en avait plein ! Et puis je luttais contre ces choses-là, je n’accueillais pas ! L’ennéagramme m’a permis de les voir et d’arrêter de lutter. Et ce que j’ai expérimenté, c’est que plus j’accueillais que j’étais comme ça, moins je l’étais. C’est ce qui se passe avec mes consultants.

En fait, ça fait du bien de savoir qu’on peut s’expliquer nos comportements…

Oui, parce que souvent, on se croit tout seul. Là on se rend compte que non. Et puis, ce qui est génial, c’est qu’on peut comprendre les nôtres, mais comprendre aussi ceux des autres. Avant ça, j’étais la spécialiste du jugement, j’avais vraiment un regard critique. J’étais tout le temps en train de juger. Et je ne comprenais pas pourquoi untel faisait comme ci ou comme ça.

Tu n’es plus du tout comme ça !

Non, heureusement pour moi, parce que c’est une souffrance aussi pour soi. L’ennéagramme explique aussi les motivations. Parce que derrière chaque comportement, il y a une peur. On a tous peur de quelque chose. La plus grande peur, c’est de ne pas être aimé, mais l’ennéagramme décline neuf peurs différentes, il y a des subtilités. Par exemple, par rapport à mon fonctionnement, ma peur fondamentale, c’est la peur de la séparation. C’est une peur dont on n’est pas forcément conscient, mais ça colore toute notre vie.

On a peur de la séparation, donc on ne veut pas de conflit, parce que qui dit conflit, dit séparation, par exemple. Du coup, on dit toujours oui. Donc que se passe-t-il ? Eh bien on est toujours frustré parce que finalement on dit oui alors qu’on aurait envie de dire non. En plus, on est en colère contre soi, parce que ça nous énerve de dire oui alors qu’on voudrait dire non. Ça crée donc plein de choses. Mais derrière tout ça, c’est cette peur-là.

Et quand on voit tout ça, on comprend la sienne, mais aussi celle des autres, parce que l’autre qui dit toujours oui, il t’énerve aussi ! Ou bien l’autre qui ne sait pas ce qu’il veut, il t’énerve ! Mais pourquoi  t’énerve-t-il? Parce que quelque part, tu as aussi ça en toi. Du coup, en voyant ça, on n’est pratiquement plus en réaction. Parce que quand on arrive vraiment à se voir dans l’autre, on le comprend. C’est vraiment un outil magique.

Comment tu vis le regard des autres sur ton métier ?

Je le vis très bien ! Une partie de ma famille ne comprend pas. Une autre partie est plus ouverte, mais pas plus que ça. J’ai peu d’amis, et les vrais amis que je me suis fait, c’est depuis que j’ai commencé tout ça, donc leur regard ça va. Mais comme je ne suis justement plus dans ce besoin de convaincre, j’ai vraiment du plaisir à partager avec tout le monde, c’est tellement enrichissant.

Tu t’es libérée de ce regard aussi ?

Oui, aussi ! C’est vrai que j’ai toujours été considérée un peu comme une extraterrestre dans mon village. J’en souffrais quand j’étais petite, parce que j’avais déjà des idées… Je voyais les gens qui allaient à l’église le week-end, et la semaine ils se faisaient la tête ; je trouvais ça tellement incohérent ! Et puis je voyais aussi comment ils prenaient à la lettre tout ce qui est écrit dans la Bible. Donc je ne me sentais pas forcément comprise. Maintenant, je m’en fiche. Certains me traitent sans doute de sorcière ou de diable ! Ce n’est pas grave.

Quels sont les livres qui t’inspirent ?

Je ne lis plus beaucoup, mais il y a quand même un livre qui m’a fait vraiment tilt quand j’ai eu l’occasion de découvrir Nassrine Reza. Elle habite en Suisse elle aussi, elle anime des conférences et des stages partout. J’ai vu ses vidéos, j’ai pris un rendez-vous avec elle, et ça a été vraiment révélateur. Je l’ai fait venir à Court, dans mon village, en octobre 2017, pour animer un atelier, c’était génial ! Elle a écrit un livre magnifique : Le pouvoir de l’accueil: Renaitre en un seul instant. Ce livre-là, franchement, c’est justement ce que j’ai envie de vivre, c’est vraiment être dans la joie et accueillir ce qui est, arrêter de se juger et de se culpabiliser pour ce qu’on est, accueillir dans le moment présent. Parce qu’on est parfaitement imparfait, c’est quelque chose que je sens vraiment fort en moi.

Elle a écrit un autre livre au sujet de la nutri-émotion. C’est une vision très intéressante aussi, sa vision à elle justement. J’apprécie également beaucoup Laurent Lévy, qui m’a beaucoup inspirée.

J’ai beaucoup aimé Conversations avec Dieu, tout comme Les quatre accords toltèques et les livres de Laurent Gounelle. Mais je lis de moins en moins. Pendant longtemps, j’étais une dévoreuse, j’ai une bibliothèque juste incroyable. Mais je me comparais tout le temps et je me disais que je n’y arriverais jamais. Je prenais pour argent comptant ce qui était écrit.

Et tu cherchais des réponses aussi, peut-être ?

Voilà, à l’extérieur. Ce que j’expérimente maintenant, c’est que d’accord, il y a des livres, mais je ne prends que ce que j’ai à prendre. Si ça ne me parle pas, j’arrête de me dire que c’est la vérité, parce que la personne qui a écrit le livre, c’est sa vérité.

Nos croyances sont nos limites…

Oui. Dans le thème de naissance, on voit bien ça, tout comme dans l’ennéagramme d’ailleurs : si pendant toute ta vie, tu as cru que tu étais nulle, alors tu es nulle ! Je l’ai expérimenté ! Pendant des années je disais que je n’avais rien d’intéressant à dire, je restais dans mon coin, et je ne disais  rien, parce que j’avais rien d’intéressant à dire. Et les gens ne venaient pas vers moi, parce que j’étais nulle et que j’avais rien d’intéressant à dire. Le jour où j’ai arrêté de croire à ça, tout a changé, évidemment.

Ce sera le mot de la fin. On t’écouterait parler pendant des heures ! C’était passionnant en tout cas ! Merci encore, Fabienne, et à bientôt en vrai !

Merci à toi aussi Fabienne, à bientôt !

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