Aujourd’hui, je m’attaque à un sujet sensible. Je dis ça parce que les gens deviennent fous dès qu’on ose poser un regard critique sur les religions. Ils ne se rendent pas compte qu’en réagissant ainsi, ils ne font que renforcer l’attitude de rejet des athées. Ben oui, logique.

La spiritualité vs la religion, donc. Gros morceau !

Baignée dans le catholicisme

J’ai été élevée dans la religion catholique. Mon père a failli devenir prêtre, ceci explique un peu cela. Mais pas que. Mes parents, mes grands-parents avant eux, et toute une lignée d’aïeux depuis des siècles, ont baigné dans cette culture religieuse et sociale.

On allait à la messe parce que c’était comme ça que ça se passait, pour tout le monde. C’était aussi naturel que de respirer presque. Je suppose que jusqu’à la moitié du XXe siècle, on ne se posait pas de questions là-dessus : c’était comme ça et puis c’est tout.

Une sorte de conditionnement qui durait depuis une éternité et dont les gens n’étaient sans doute même plus conscients. Croyaient-ils vraiment en Dieu ? Qu’est-ce que ça voulait dire, Dieu, pour eux d’ailleurs ? Était-ce vraiment ce grand vieillard barbu ? Sérieusement ?! Ou bien ils ne se posaient même pas la question, là non plus ?

Et donc, jusqu’à l’âge de 14 ans environ, je suis allée à la messe tous les dimanches. J’ai fait mon catéchisme, mes deux communions, ma confirmation. Je suivais scrupuleusement le processus, comme la bonne élève que j’étais. Mais déjà, je tiquais.

Mon Dieu, quel ennui !

Le soir, on disait le « Notre Père » avant de s’endormir. Des fois même le « Je vous salue Marie ». C’étaient des prières complètement vides de sens pour moi. Ça me barbait (désolé Papa, si tu lis ça !). Et alors, pour m’amuser, je m’efforçais de les dire le plus vite possible, sans respirer, pour voir combien de fois je pouvais dire la prière en entier ! Oui, j’étais déjà taquine à l’époque, hum hum !

À la messe, je dépérissais totalement. Mon Dieu que je pouvais m’ennuyer, c’était affreux ! Je trouvais les chants sinistres pour la plupart, les prières complètement incompréhensibles et sans aucun rapport avec mon vécu. Les lettres des apôtres me faisaient à peu près autant d’effet que la notice de ma machine à laver…

Alors j’essayais de passer le temps : par exemple, je comptais le nombre de fois où le mot « Dieu » apparaissait dans le missel. Puis je passais à un autre mot. Ou alors, je fixais la nuque d’une personne devant moi pour voir combien de temps elle allait mettre à se retourner. Ça me fait sourire rien que d’y repenser, tiens !

Bref, je ne sais plus comment c’est arrivé, mais un jour je n’ai plus voulu retourner à la messe dominicale. Et Alleluiah, quelle libération !!!

C’est fini ces sornettes, non mais oh

Après, je n’ai plus voulu entendre parler de religion pendant trente ans. Et pour moi, la spiritualité, c’était à mettre dans le même sac. Non, moi, j’étais une athée pure et dure, fière de l’être. Je ne me laissais pas raconter des balivernes avec un Dieu, une Vierge, des saints, des martyrs, des rituels absurdes. Et cette insupportable fausse pitié véhiculée par l’église catholique !

Je ne sais pas si c’est la même chose avec les autres religions, mais ça, vraiment, ça me hérisse le poil, et ça ne s’arrange pas avec l’âge… La pitié, la charité, les grands mots, les grands discours… Et puis, quand on sort de l’église, plus rien, tout est déjà oublié, jusqu’au dimanche suivant. Beurk.

Autre chose qui me pose problème : la glorification de la souffrance. Comme s’il fallait forcément souffrir pour être quelqu’un de bien et mériter le paradis ! Et d’ailleurs, au cas où on n’aurait pas compris le message, il y a des Jésus crucifiés partout, aussi bien dans les églises que dans les calvaires de campagne. Souffrir on vous dit ! Ça a bien marqué les esprits en tout cas, parce que beaucoup continuent à penser que la souffrance est un passage nécessaire. Eh bien pas moi !

Ce que je ne supporte pas non plus dans les religions, c’est ce formatage des esprits : on nous dit quoi penser, comment prier, qui on peut prier, qui on doit rejeter, comment on doit aimer, de quelle façon on doit le faire… Merde à la fin ! Et si vous nous foutiez la paix, un peu, pour voir ?!

Je dis ça parce que j’ai un caractère indépendant, mais je sais bien que beaucoup de gens ont peur de la liberté, ont peur d’évoluer spirituellement par eux-mêmes. Ils ont besoin de se sentir guidés. Et je ne juge pas ça. C’est le formatage que je déteste.

Lire ou vivre ?

Quand je discute avec des personnes qui pratiquent une religion, je sens souvent un vrai décalage entre leur ressenti et le mien. J’ai l’impression qu’ils ne font que débiter ce qu’on leur a appris au catéchisme, ce qu’ils ont lu dans la Bible ou ce qu’on leur a seriné à la messe tous les dimanches. Ils DISENT, mais ils ne RESSENTENT pas. C’est creux, c’est vide.

Or, tant qu’on n’a pas ressenti et expérimenté par soi-même, comment évoluer ? Personne ne peut vivre les expériences à notre place. Et les transmettre est différent de les expérimenter dans son quotidien. Fondamentalement différent même.

Dans un cas, la ligne reste plate, sans émotion. Dans l’autre, elle s’affole peut-être, elle monte très haut et/ou plonge très bas, mais au moins, elle vit l’expérience !

Idem en ce qui concerne la vie après la mort. Je voudrais qu’on m’explique pourquoi la religion catholique parle à tout bout de champ de paradis, d’enfer, de purgatoire,  mais que quand on a le malheur de dire que la vie après la mort existe vraiment, on nous regarde de travers, comme si on avait proféré une insanité ?!

Ça voudrait dire que les croyants font semblant de croire quand ils sont au chaud dans leur église, mais que sitôt retrouvée la vie réelle, ils deviennent plus cartésiens que les athées ? Je ne sais pas, il y a un truc qui m’échappe.

Bon, je crois que cet article n’a ni queue ni tête, il est interminable en plus, mais j’avais envie de l’écrire, alors je vous le livre tel quel !

(Hé, ne me lapidez pas si vous n’êtes pas d’accord avec moi svp, je ne  vous expose que MON point de vue, qui n’est pas une vérité universelle, rappelez-vous. Allez, sur ce, ciao !)