Coucou, c’est moi Fabienne, la créatrice de ce blog, sur lequel je suis censée écrire toutes les semaines, mais chuuuuuuuuuut, on va faire comme si vous n’aviez rien remarqué. De toute façon, avec vos vies trépidantes, vous n’avez rien remarqué, non ?!…

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de ma passion pour les cimetières. Bon ok, passion est un bien grand mot. Disons que j’ai toujours bien aimé me promener dans les cimetières. Et ça, souvent, ça paraît bizarre pour les gens qui me côtoient. C’est vrai quoi, c’est pas un peu chelou d’aimer se promener dans les cimetières ? Un truc de sorcière ça !

Relativisme existentiel

Mon attrait pour les cimetières ne date pas d’hier. Avant la découverte de ma médiumnité, j’aimais déjà bien m’y promener. Je trouvais ça apaisant. C’est bizarre de trouver apaisant un endroit où il y a tellement de morts, peut-être. Mais moi, j’y voyais et j’y vois toujours un endroit de philosophie appliquée : on vit, on meurt, et à la fin, tout ce qui reste de nous, c’est une tombe et sa pierre tombale. Et encore, pendant un certain temps seulement… De quoi relativiser grandement sur l’utilité ou l’inutilité de nos existences. Comme le dit si bien je ne sais plus qui, les cimetières sont peuplés de gens indispensables. D’ailleurs, les tombes les plus prétentieuses m’ont toujours fait sourire d’un air narquois : tu as beau être le plus riche du cimetière, à la fin, ce qu’il reste de ton corps, ce ne sont que des os, comme pour tous les autres !…

Au début, quand j’allais dans les cimetières, c’était pour me recueillir avec mes proches sur les tombes des membres de ma famille. Mais déjà, à l’époque, je me souviens que je ne ressentais rien. J’essayais de me forcer à être triste, mais je n’y arrivais pas. Je pense qu’inconsciemment, je savais déjà qu’il n’y avait personne là-dessous… Alors pendant que les autres restaient devant la ou les tombes de la famille, moi je faisais le tour du cimetière et je regardais les tombes récentes, les vieilles tombes, les trèèèèèèèèèèèès vieilles tombes, et j’essayais d’imaginer les histoires des uns et des autres. De quoi avaient-ils bien pu mourir ?

Je regardais les photos sur les pierres tombales, j’essayais là encore d’imaginer quelle avait été la vie de ces personnes. Je me disais que toute existence est vraiment bien courte et bien vaine… Oui oui, ado, je me disais déjà ce genre de trucs ! Je sais, je suis folle.

De Montparnasse au Père-Lachaise

J’ai trouvé un autre prétexte pour me promener dans les cimetières quand j’ai travaillé sur la généalogie de ma famille. Comme pour une enquête policière, il fallait que j’aille sur place pour récupérer certains éléments que je ne réussissais pas à trouver autrement, sachant qu’à mon époque préhistorique, Internet n’existait pas encore dans ma vie. Donc, pour connaître par exemple la date de décès un aïeul, il fallait que je parte à la recherche de sa tombe. Et c’est ce que j’ai fait quelques fois, dans de minuscules cimetières de campagne perdus au milieu de nulle part.

Et puis, quand je suis arrivée à Paris, alors là, ça a été la fête ! Les cimetières parisiens sont tellement beaux, tellement inspirants ! J’ai eu la chance de travailler non loin du cimetière Montparnasse pendant cinq ans ; vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois que je me suis baladée dans ses allées avec mon ami Jean (John Devil, si tu passes par là !…). On aurait presque pu y marcher les yeux fermés, tellement on a arpenté ce cimetière en long, en large et en travers. La tombe de Gainsbourg était mon repère, mais il y en avait tellement d’autres devant lesquelles je me retrouvais, points de passage obligés.

Et le cimetière de Montmartre, avec les tombes de Dalida, de Michel Berger, le pont routier qui passe au-dessus… Et le sublime cimetière du Père Lachaise, avec tous ses arbres, son terrain en pente, ses 25 000 tombes, son crématorium : Édith Piaf, Yves Montand et Simone Signoret, Alain Bashung, Pierre Desproges, Molière, La Fontaine… Enfin j’arrête là, parce que la liste est très longue ! J’aime bien lire les épitaphes aussi, surtout quand ils sont drôles ou intelligents. Il y en a un que j’avais vraiment adoré : « Je vous l’avais bien dit que j’étais malade ! ». Je me demande si ce n’était pas sur la pierre tombale de Desproges, je ne sais plus… Je trouve qu’on devrait tous réfléchir à des épitaphes, c’est important comme signature d’une vie !

La mort est contagieuse ?!…

La plupart des gens ne comprennent pas qu’on aime se promener dans un cimetière. J’ai remarqué que souvent, ce sont des gens qui ont peur de la mort, qui sont même terrifiés par la mort. Ils croient peut-être que c’est contagieux et que ça peut s’attraper en se promenant au milieu des tombes, je ne sais pas ! Quand je leur dis que je me suis promenée dans un cimetière, ils me regardent d’un air hagard et parfois ils me demandent : « Mais pourquoi tu es allée te promener dans un cimetière ? ». Ben, je ne sais pas, parce que j’aime bien et que je m’y sens bien ?

Finalement, ce n’est pas étonnant si j’ai vécu la plus grosse synchronicité de ma vie dans un cimetière quand j’y repense… (Si ça vous intéresse, je raconte ça dans cet article.) Et maintenant que je suis au courant de mes facultés de médium, je pourrais craindre de m’y promener, par peur d’être assaillie par les esprits en souffrance ou ceux qui ont besoin de causer. Mais ça ne m’arrive pas, parce que j’ai la « chance » de ne pas ressentir les entités quand je n’ouvre pas mon canal.

Donc, si je ne décide pas de me connecter dans un cimetière, je ne percevrai pas les esprits autour de moi. Certes, bien sûr, je ressentirai l’atmosphère particulière, mais je ne me sentirai ni angoissée ni oppressée. Juste bien, comme dans un endroit paisible où on aime se promener.

Pour finir cet article, je vais parler (en crânant un peu !) des cimetières à l’autre bout du monde, mais aussi en France, qui m’ont marquée : un petit cimetière qui avait l’air abandonné en plein milieu de la mégalopole Tokyo. Un sublime cimetière en bord de mer à Sydney. Certainement le plus beau cimetière que j’ai vu dans ma vie ! Le cimetière de Sète est très beau lui aussi… Je repense aux quelques tombes protestantes juste à côté de l’Université de Caen. Au si joli petit cimetière de La Fresnaye-au-Sauvage, où sont enterrés mes grands-parents… Et à tous ces petits cimetières de campagne dans lesquels je me promène quand je suis en vacances.

Comme je ne savais pas comment conclure cet article, je me suis dit qu’une petite citation serait une bonne idée. Et parmi toutes celles que j’ai lues, celle de Mark Twain est ma préférée : « On pourrait citer de nombreux exemples de dépenses inutiles. Les murs des cimetières : ceux qui sont dedans ne peuvent pas en sortir, et ceux qui sont à l’extérieur ne veulent pas y entrer.”

Et vous, vous en pensez quoi des cimetières ?…