Inès Lenne médium

J’ai découvert Inès Lenne dans un groupe Facebook consacré à la médiumnité. Un bon groupe. Parce que des groupes sur ce thème, il y en a un paquet, mais des groupes intéressants, qui aident à progresser, où règne une ambiance d’entraide, où on reçoit des conseils avisés et d’une grande profondeur, il y en a peu. Très très peu même !

Inès a créé ce groupe et il est à son image : altruiste, empathique, à l’écoute… Bref, vous l’avez compris, j’aime beaucoup cette médium (de toute façon, les médiums que je n’aime pas, je ne les interviewerai jamais sur mon blog, non mais oh !).

Bonjour Inès, et merci d’avoir accepté de répondre à mon interview. Pouvez-vous nous raconter comment la médiumnité s’est invitée dans votre vie ? 

J’étais très entourée dès l’âge de 4 ans. Je voyais des ombres autour de mon lit et des visages qui se penchaient au-dessus de moi. En fait, je suis née medium. C’est une hémiplégie à la naissance, sur l’hémisphère gauche du cerveau, qui est, selon moi, à l’origine de mes perceptions extrasensorielles. J’ai été réanimée et j’ai vécu une expérience de mort imminente dont je ne me souviens pas mais qui m’a changée.

À 7 ans, j’ai rencontré mon guide spirituel, qui m’a expliqué ma particularité : ce que je voyais existait, mais je ne pouvais pas en parler à mes parents parce qu’ils ne comprendraient pas. En plus de voir des présences,  je faisais des rêves prémonitoires et j’avais aussi des impressions de déjà-vu et de déjà-entendu.

Quel a été votre parcours pour devenir médium professionnel ?

Avant ma professionnalisation, c’est l’insistance des phénomènes qui m’a poussée à pratiquer bénévolement pour donner une raison d’être à ce que je vivais. Pendant les repas entre amis, mon mari ne manquait pas une occasion   de glisser dans la conversation : « Ma femme voit des choses, elle a un don ». J’y allais de mes ressentis ou je disais juste qu’un proche décédé veillait sur la personne quand cette dernière me le demandait. Le bouche-à-oreille s’est vite mis en place.

Pendant dix ans, j’ai fait du bénévolat chez l’habitant. Je rencontrais les gens sur mon temps libre pour me tester, comprendre par la pratique et faire de ces perceptions quelque chose d’utile. Durant la même période, je fréquentais bon nombre de forums privés et publics pour  mettre un vocabulaire sur ce que je vivais et  partager mes expériences. Ma professionnalisation s’est imposée lorsque ma pratique chez l’habitant et sur le Net ont pris le dessus sur ma vie personnelle et familiale au point d’en devenir d’ailleurs une source de querelle.

Pourquoi une source de querelle ?

Eh bien parce que la famille, les activités ménagères, le quotidien passaient bien après les ressentis et les séances que je faisais gracieusement. Bref, c’était devenu ingérable. Alors mon mari m’a dit : « Quitte à y passer du temps, autant en faire ta profession ». Je l’ai pris au mot.

Comment vivez-vous votre médiumnité au quotidien ? 

Depuis mon enfance, mes perceptions sont comme un flux en continu avec l’au-delà et l’extra-sensorialité. La médiumnité s’impose à moi et fait partie de moi. J’ai appris par la force des choses à contenir ce flux, à m’en détacher aussi. À le bloquer au besoin, ne serait-ce que pour préserver mon intégrité psychologique et émotionnelle, surtout à l’adolescence, période pendant laquelle je me demandais encore ce qui était réel ou pas.

Je vois les entités tout le temps, quels que soient le lieu et le moment de la journée. Ça peut être un grand-père derrière une caissière à mon supermarché, une femme assise sur le siège passager dans une voiture, un passant suivi par un défunt… Quant aux cimetières, ce sont des lieux de recueillement, mais ils sont vides. Les défunts sont auprès de ceux qui les ont aimés, de ceux qui ont besoin d’eux et qu’ils aiment en retour.

Ma clairaudience est télépathique. C’est comme si je captais des ondes radio avec netteté ou bien elles sont inaudibles. C’est quotidien, mais par phase, je peux couper la réception. Au sujet de ma clairvoyance, elle s’impose ; je dois donc prendre sur moi pour faire comme si je ne voyais pas. Dans les deux cas,  je fixe une distance de sécurité, sinon ce serait étouffant.

Et avec votre famille, comment ça se passe ?

À la maison, ça se vit naturellement. Souvent, des présences se font ressentir ou se manifestent, mais toujours sans insistance ; ce sont des « passants ».  La surprise est là, mais on relativise, parce que nous savons que ce qui existe ne se limite pas à la matière, au visible, à nos sens.

Je prends en charge les esprits et les entités chez moi et je m’occupe des « passants » quand ils s’attardent trop longtemps et que leurs manifestations, tout comme leur présence, deviennent pesantes.

Dernièrement, ça a été le cas avec des collants posés sur la rambarde de notre escalier. Ils se sont animés dans un mouvement de balancier deux heures durant. J’ai pu filmer ce phénomène qui, même s’il n’a rien de spectaculaire en soi, laisse perplexe puisqu’il est inexplicable. En fait, c’était l’esprit d’une petite fille qui s’était invitée chez nous et que j’ai pu aider le soir même. Même si des manifestations pareilles ne sont pas rares, mon mari et mes enfants les envisagent avec beaucoup de recul, c’est devenu anecdotique pour eux.

Quelle est l’anecdote la plus marquante que vous ayez vécue dans votre médiumnité ?

Par l’intensité et la durée du phénomène, c’est le cas d’Émilie R., qui s’est produit en mars 2012. Cette femme m’a contactée pour faire une voyance sur sa fillette, qui devait avoir 4 ans, sans me dire de quoi il s’agissait.

En m’imprégnant de la photo, je vois qu’il s’agit de la santé de son enfant, quelque chose de grave. Or, à l’époque, je ne traitais pas la santé. Je ne voulais pas prendre sa demande ; en plus, le cas était grave : elle voulait connaître l’issue de l’opération à cœur ouvert sur son enfant. Je m’y suis refusée.

Mais elle a insisté à un point tel qu’elle m’a contactée le matin même de l’opération. Sa fille venait d’entrer dans la salle d’opération pour plusieurs heures d’intervention chirurgicale. J’ai alors demande conseil à mes guides. Et c’est là qu’il s’est passé une chose remarquable.

Tout en rédigeant avec une réelle appréhension ma réponse sur mon ordinateur, j’ai vu l’opération se dérouler devant moi. C’était une visualisation mentale, mais d’une intensité comparable à une sortie astrale. J’ai noté tout ce que je voyais, tout ce que j’entendais et surtout, j’ai même vu l’opération et l’intérieur de la cage thoracique. J’ai fait des recherches sur le système cardiovasculaire pour nommer ce que je voyais et raconter ce qui se passait.

J’ai fait part à cette femme d’une complication qui n’avait pas été décelée durant les examens médicaux et qui serait vue et résolue durant l’opération. Mes guides m’ont aussi informée du devenir de cette enfant, des suites de l’opération et des conséquences qu’elles auraient sur sa santé. J’avais une connaissance de sa santé sur les dix années à venir.

Quand je suis revenue à moi, une heure s’était écoulée. C’était vraiment étrange, parce que pour moi, cela avait duré 15 minutes, pas plus ! Je me suis bien relue et je n’avais pas eu conscience d’écrire certains des passages. J’ai alors adressé à Émilie R. le mail avec les schémas cardiologiques, les annotations et tout ce que j’avais reçu durant la séance.

En toute fin d’après-midi, cette maman m’a envoyé un e-mail. L’opération s’était déroulée comme je l’avais vu et effectivement, le chirurgien cardiologue et son équipe avaient constaté une anomalie supplémentaire qui n’avait pas été détectée par imagerie médicale. Exactement comme je l’avais décrite, au même endroit.

J’ai connu beaucoup d’expériences qui m’ont laissée perplexe, mais celle-là a vraiment été la plus marquante par sa durée : une heure de rédaction semi-automatique,  un état de conscience altérée par moment – puisque je ne me souvenais pas avoir écrit certains passages – et, surtout, le fait de voir de l’intérieur comme si j’y étais et par anticipation. C’était vraiment très impressionnant.

C’est depuis cette expérience que lorsque je traite du corps énergétique – aura et chakras -,  on me montre les éléments du corps humain vus de l’intérieur quand c’est important d’en faire part à la personne.

Comment vivez-vous le regard des autres ? Est-ce que vous assumez sans problème votre médiumnité ?

La médiumnité est une particularité originale qui  ne laisse personne indifférent. Elle suscite  de l’intérêt, de la curiosité, de l’appréhension et du scepticisme masqué sous de l’ironie.  C’est toujours une circonstance qui me fait rencontrer des personnes avec qui je peux en parler. Je vis ma médiumnité comme partie intégrante de qui je suis. Je l’assume totalement en ce sens.

Je me souviens, je devais avoir 8 ans, j’avais demandé à mon guide si je pouvais en parler à mes parents et il m’avait répondu : « Non, ils ne comprendraient pas ». Avec les années, je comprends bien qu’il avait raison. Dans ma famille, on ne parle pas de la mort, on ne parle pas de nos défunts. Nous sommes croyants, mais non pratiquants. Mes parents ont été particulièrement éprouvés par les deuils par accident et maladie, à quelques mois d’intervalle. Ces drames successifs font qu’ils n’ont pas cette ouverture d’esprit sur l’au-delà. Et sur la médiumnité encore moins !

En fait, depuis cette recommandation de mon guide,  ma médiumnité est une double vie à part entière. C’est la raison de ma formation autodidacte et en astral. Je voulais être en symbiose avec mon guide attitré, apprendre de lui et des autres guides spirituels qui se succédaient auprès de moi. J’ai appris de mes expériences comme elles se présentaient et j’ai progressé graduellement sans pouvoir en parler à personne, jusqu’à ce que je rencontre mon mari.

Qu’est-ce qui vous a donné confiance dans votre manière de vivre votre médiumnité ?

Elle me donne une autre perspective sur mon vécu personnel, mon parcours et mes relations avec les autres aussi. Les expériences m’ont appris que quoi que l’on fasse pour aller contre ou s’en détourner, on y est conduit avec subtilité ou plus franchement.

Force est de constater que tout est fait en grande intelligence. Ça nous échappe totalement, et pourtant, tout ce qui est entrepris, les rencontres, les rappels au discernement, et même les épreuves, ne peuvent que nous donner confiance en l’Invisible. En ce qui me concerne, c’est plus qu’une conviction d’ailleurs, c’est un état de fait. Quand on accepte l’évidence et qu’on en prend conscience, on fait tomber bien des barrières.

Qu’est-ce qui vous a aidée à dépasser vos peurs ?

Une confiance absolue dans une protection acquise et indéfectible : celle de mes guides. Cette prise de conscience a eu lieu quand j’étais enfant. Je me cachais sous la couette parce que je voyais des gens autour du lit. Quand j’avais 7 ans,  mon guide spirituel s’est assis sur mon lit, et j’ai vu que tout ce qui était ombres,  silhouettes, visages, se tenaient plus loin, comme repoussés par la seule présence de cet Être.

Il m’a regardée comme si tout ce qui était là n’avait aucune emprise sur lui, aucun impact et a dit à mon intention : « Il ne lui sera fait aucun mal ». De là, je me suis sentie plus sûre de moi. Je venais de comprendre que je pouvais me faire entendre et respecter. Il suffisait de leur parler puis, plus tard, de les écouter.

Est-ce pour autant que ma médiumnité s’est déroulée sans accrocs ? Non. Des mauvaises rencontres, des présences hostiles ou insidieuses, j’y ai toujours eu droit depuis mon enfance. Je doute qu’il y ait un médium, aussi confiant et éveillé soit-il, qui vive en toute tranquillité cet état d’entre deux. Il faut faire un travail sur soi et reconnaître qu’il y a une raison d’être, toujours.

Prendre de l’assurance, se faire confiance et avoir confiance en l’au-delà impliquent d’avoir connu des épreuves nécessaires et formatrices. Il m’a fallu apprendre à faire preuve de raison pour ne pas me laisser submerger par mes peurs. Toutes les peurs trouvent leur origine dans nos propres lacunes, nos blessures secrètes et dans notre ignorance aussi. Le terme ignorance signifie tenir pour vraie une chose qui est erronée. Et l’erreur signifie incomplet.

Ainsi l’incompréhension, l’absence de recul, le préjugé et, surtout, l’impossibilité de contrôler ce qui nous dépasse génèrent les peurs et les alimentent. Dépasser ses peurs revient donc à accepter un état de fait en toute humilité en s’en remettant à quelque chose de plus grand que soi, qui veille pour pousser au changement.

En médiumnité, ce n’est pas le médium qui change de sa seule volonté les états de conscience ou les intentions des esprits et des énergies pures. Le médium est un composant du changement, un intermédiaire entre les états de conscience et les énergies. Dépasser nos peurs revient à changer soi-même notre façon de considérer l’invisible par l’assimilation de ce qui est. Ensuite, il faut accompagner ce changement, qui impacte à tous les niveaux : les personnes, les défunts, les entités, soi-même.

Quels conseils donneriez-vous à un médium débutant ?

Avant tout, il ne faut pas vouloir aller trop vite. L’impatience est source de bien des problèmes. C’est pourquoi il est important de vous donner le temps de bien assimiler chaque aptitude. Il faut aussi vous donner le temps de vivre toutes les expériences et ne pas chercher une médiumnité à la carte, sans heurts ni tracas, ce qui, de toute évidence, n’existe pas. Je vous conseille en outre de tenir un cahier de bord pour y noter vos expériences, vos rêves, votre progression.

En pratique, il ne faut pas être dans le préjugé, et veiller à toujours vous remettre en question. S’il y a des bases communes, des règles établies dans le fonctionnement de l’astral – au-delà et énergie -, il n’y a pas de critères types chez les défunts. C’est toujours au cas par cas.  C’est du bon sens : une personne de son vivant est unique de par son vécu, sa personnalité. Eh bien c’est pareil dans l’après-vie.

Il faut aussi apprendre à ne pas vous fier aux apparences, car nos sens nous trompent souvent. En fait, il faut savoir regarder bien au-delà et se fier aux ressentis, à la première intuition. Quelque chose d’affreux ou d’angoissant peut révéler un état émotionnel, et non la nature profonde d’une présence.

Il est aussi important de savoir faire preuve de psychologie : la médiumnité est avant tout un échange d’états émotionnels et psychologiques, qui amène à la réflexion pour l’esprit comme pour le médium. Et c’est tout aussi vrai avec les personnes endeuillées ou confrontées à une hantise d’ailleurs.

J’ajoute qu’il ne faut jamais redouter de vous tromper, car l’erreur conduit au perfectionnement. C’est de là que vient la confiance en soi : accepter qu’on puisse se tromper et y remédier. Dans la même veine, essayez d’interpréter le moins possible et délivrez les messages en respectant ce qui a été dit, montré et ressenti.

Enfin, faites preuve de discernement et de prudence dans la documentation et l’apprentissage, que ce soit sur le web ésotérique, qui reste un passage incontournable, comme en librairie ou dans les formations.

Quelles sont vos lectures inspirantes ?

Je n’ai pas lu grand-chose sur le sujet à vrai dire. C’est plus avec le partage communautaire sur les forums que j’ai pu mettre un vocabulaire sur ce que je vivais et faire des recoupements. L’unique ouvrage sur la médiumnité que j’ai lu et que je recommande est En contact avec l’invisible,  témoignage du médium Henry Vignaud. Son parcours, la compréhension de la médiumnité et des phénomènes parapsychologiques sont similaires  à ce que j’ai vécu moi-même. Cette lecture s’adresse tout autant aux médiums en devenir qu’aux personnes qui s’intéressent à cette aptitude.

Quelles sont les personnes qui vous inspirent ?

À mes débuts, je me demandais comment pratiquer auprès des gens. Et puis, j’ai découvert les vidéos de Lisa Williams. La voir en séance privée a été un déclic. Elle mêle à sa faculté  l’humour et le tact. Sa manière d’être et sa façon de pratiquer la médiumnité me correspondent  totalement.

Ensuite, ma ligne de conduite rationnelle me pousse à avoir beaucoup de considération pour les chercheurs en parapsychologie.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Merci Fabienne pour votre blog, qui est une mine d’informations et une bouffée d’oxygène dans le web ésotérique.

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C’est plutôt à moi de vous remercier, Inès ! 😉

Le site Internet d’Inès Lenne : Inès Médiumnité Voyance Guidance