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Avant, j’étais une droguée des infos. Je consommais de l’info du matin au soir, tous les jours, tout le temps : radio, télé, presse écrite, et puis Internet quand le Web est arrivé. Je voulais être au courant de tout. Ça me semblait vital. Et je ne comprenais pas tous ceux qui pouvaient passer des journées entières sans s’informer de ce qui se passait dans le monde. Je prenais ça pour de l’égoïsme.

Et non seulement je regardais les journaux télé, mais en plus, je suivais des débats, même si, souvent, c’était pour m’en moquer. Je regardais aussi les talk-shows, où tout le monde prend la parole sur tout et n’importe quoi. Mais de plus en plus régulièrement, une petite voix me soufflait une phrase, qui tournait en boucle…

Tout ça, c’est du vent.

J’ai mis longtemps à l’écouter, cette voix. Elle avait raison, c’est sûr, mais comme je vous l’ai dit, j’étais droguée. Je ne me demandais même pas à quoi ça pouvait bien me servir de voir untel s’engueuler avec machin pour une polémique que tout le monde aurait oubliée au bout de deux jours. Je ne me disais même pas que j’avais quand même autre chose de bien plus intéressant à faire de mon temps. Non, je ne me disais rien de tout ça, j’étais comme hypnotisée… Et pourtant, je me vantais d’avoir l’esprit critique.

Le détachement s’est fait progressivement, en douceur. Je crois que ça a commencé début 2014, puis ça s’est amplifié après les attentats de janvier et novembre 2015. Ça m’a fait replonger dans le 11 septembre 2001 et les journées suivantes où, comme tout le monde, je regardais en boucle les images des tours qui s’effondraient, des gens qui couraient, recouverts de poussière… En 2015, j’ai été rattrapée par cette émotion collective, mais quelque chose en moi a commencé à changer : même si j’étais solidaire des victimes de ces attentats et de leurs familles, je n’étais pas moi-même une victime et ne voulais pas m’identifier comme telle. Et je ne voulais surtout pas donner aux terroristes ce qu’ils recherchaient : répandre la terreur via les médias et Internet. Il fallait couper le fil, c’était indispensable.

Certains vont penser que c’est de l’égoïsme…

Et peut-être que ça en est, après tout. Mais c’est de l’égoïsme salutaire ! Parce que qui peut me dire en quoi regarder des populations se faire massacrer à l’autre bout du monde ou bien découvrir les agissements d’un serial killer vont aider le monde à aller mieux ? On va avoir de la pitié pour les victimes, de la colère pour les bourreaux, mais concrètement, à part ça, qu’est-ce qu’on va faire pour que ça change ? Rien. On se prend la violence et la bêtise du monde en pleine tête, on se fait donc agresser psychiquement soi-même, et ça ne résout en rien les problèmes de notre planète.

Se détacher de tout ce cirque médiatique, ça m’a fait du bien. Beaucoup de bien même. J’ai commencé par regarder de moins en moins la télévision. Et puis j’ai éteint la radio, que j’écoutais souvent le matin pendant que je bossais. Maintenant, je me nourris du silence.

Et « comme par hasard », depuis que je me suis éloignée de tout ce brouhaha, ma spiritualité s’est réveillée. On aurait dit qu’elle n’attendait que ça, que je détourne mon attention de toutes les informations anxiogènes, que je ne m’intéresse plus aux blabla des uns et des autres.

Faire le silence. Puis écouter ce qui vient en soi. 

Redécouvrir qui on est. Ou faire connaissance avec notre moi véritable. Certains le fuient toute leur vie, ne supportant ni le silence ni la solitude. Mais qu’ont-ils peur de découvrir en restant seuls face à eux-mêmes ?!… Qu’y-a-t-il de plus beau, finalement, que de découvrir qui on est vraiment et de quelle façon on peut changer le monde, notre monde, à notre niveau ?!

Nous sommes chacun des dieux, c’est la vérité ! Car nous créons chacun le monde qui nous entoure. Si on ne pense que haine, vengeance, colère, peur, notre monde sera rempli de haine, de vengeance, de colère et de peur. Si on fait en sorte de se tourner vers l’amour et la joie, tout ce qui nous entoure deviendra amour et joie. Oh, bien sûr, je ne dis pas que tout sera parfait, car la vie est faite de hauts et de bas, c’est normal, mais au moins, en choisissant de se tourner vers l’amour, on se fait le cadeau d’une vie plus lumineuse, plus apaisée…

Ce ne sont pas que des mots, je l’ai expérimenté plusieurs fois dans ma vie : le monde autour de nous change quand nous changeons… Alors si on prend le parti d’éteindre sa télé (ou de la jeter !), sa radio, et de ne fixer son attention que sur la beauté du monde qui nous entoure, à notre façon, on change le monde.

Éteindre sa télé, allumer son intuition = en route vers la joie !